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lundi 6 janvier 2014

L'éducation selon Maître Noguchi : la louange I

Pour Maître Noguchi, comme les articles précédents l'ont montré, l'idéal dans l'éducation consiste à favoriser chez l'enfant la force positive qui le pousse en avant vers son accomplissement. Les bonnes réprimandes ou louanges sont celles qui vont chercher et valoriser cette spontanéité. Pour illustrer son point de vue, Maître Noguchi donne un certain nombre d'exemples tirés de son travail avec les parents qui venaient le consulter.


Le garçon dessinateur
« Il y avait un petit garçon qui aimait dessiner et qui faisait des dessins superbes. Un jour, quelqu'un qui était en visite chez lui vit un des ses dessins et lui fit des compliments : « tu es très bon en dessin, tu sais ? » A la suite de cela, chaque fois qu'il faisait un dessin, l'enfant allait le montrer à un adulte et lui demandait : « Et celui-là, comment le trouves-tu ? » Pour finir, si on ne lui faisait pas un compliment à propos d'un de ses dessins, il le déchirait. Auparavant, il avait pris du plaisir à dessiner et était ravi simplement qu'on lui donne du papier pour faire des dessins, mais du fait d'avoir été complimenté, il se mit à dessiner dans le but qu'on lui fasse des éloges.

Le garçon ne comprenait pas sur quel point on le complimentait, donc il était embarrassé quand il s'agissait de dessiner dans le but qu'on lui fasse des compliments. Il était angoissé s'il ne montrait pas ses dessins à quelqu'un d'autre. Il était content que quelqu'un le complimente quand il montrait un dessin, mais les adultes lui faisaient un compliment une fois et c'était tout. A la deuxième ou à la troisième fois, ils se contentaient de hocher la tête et de pousser un vague grognement, ou bien ils disaient : « Oui, oui, c'est bien. » On ne faisait plus au garçon les mêmes éloges que la première fois et, même si quand il dessinait, il se mettait résolument à l'œuvre dans l'espoir qu'on lui fasse toujours plus de compliments, les éloges devenaient de moins en moins enthousiastes à chacun des dessins qu'il faisait. Ce n'est pas étonnant qu'il soit devenu anxieux. A cette période-là, il se mit à déchirer les dessins de son frère aîné. Peut-être croyait-il que les dessins de son frère étaient meilleurs que les siens, et c'est pour cette raison qu'il les déchirait.

« Dans le cas de ce garçon, l'éloge avait été fait de façon malhabile et à un moment qui ne convenait pas. On peut dire que le plaisir de l'enfant avait été véritablement étouffé par les éloges » (Noguchi)

Que s'est-il passé pour que l'éloge détourne l'enfant de son plaisir de dessiner pour lui-même ?
On comprend que l'éloge fait par l'adulte au début de cet exemple est trop général et ne veut pas dire grand chose (« Tu es très bon en dessin.») et on a l'impression que cet éloge ainsi que les compliments que l'enfant obtient parfois avec ses dessins sont faits en passant, à la va-vite. On regarde à peine le dessin, on ne lui accorde plus d'attention et on se débarrasse de l'enfant qui devient importun.

Dans cet exemple, les adultes ne disent pas ce qui fait que le dessin est bien ou moins bien, ils ne donnent pas la raison de leurs louanges : « Tel aspect du dessin est bien réussi ! ». On pourrait remarquer encore qu'ils n'interrogent pas l'enfant sur son dessin pour lui donner la possibilité de le commenter.

D'autres exemples dans les articles suivants.

L'éducation selon Maître Noguchi :


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